Si nombre de belles réalisations sur le plan humain, au sein du système de soins et du secteur médico-social, peuvent être observées â et devraient être davantage valorisées â, les difficultés structurelles qui sây rencontrent sont aujourdâhui unanimement reconnues.
Lorsque les difficultés sont structurelles, les réponses ne peuvent pas être conjoncturelles.
Il sâagit dès lors de revenir aux fondamentaux des différents métiers de la relation à lâhumain et en conséquence de redéfinir la fonction dâencadrement des professionnels.
Il importe aussi de repenser lâorganisation des diverses formes de pratiques ainsi que le management des équipes.
Une telle redéfinition, en tenant compte de ce qui « fait fondation » à ces métiers, sâappuie sur lâhumble conscience que son but principal nâest pas dâaboutir au changement, mais de se mettre en chemin pour sâen rapprocher en visant un horizon éthiquement désirable.
Ãvoquer un horizon, câest mettre en lumière que le défi à relever par les responsables, quâils soient décideurs, directeurs, cadres, chefs de service ou autres, est avant tout de mettre en Åuvre des organisations aidantes et apaisantes, propices à des pratiques humaines humanisantes et dotées de justes moyens équitablement répartis.
Dans ce contexte, la fonction prioritaire des cadres nâest pas celle de gérer, dâorganiser, ni même de manager, mais bien dâanimer la vie de lâesprit qui oriente les réflexions et les actions des professionnels composant une équipe.
Telle est la condition de lâémergence et de la culture dâun climat éthique au sein dâun service, dont les effets peuvent se percevoir dans toutes les activités et missions des cadres.
Câest ce qui confère la valeur humaine ajoutée de leur fonction pour la pratique quotidienne des professionnels, mais aussi pour le bien-être de la population, dans une mission de santé publique.
Veiller à lâatmosphère dâhumanité qui peut imprégner la vie dâun service ou dâun établissement permet de régénérer le sens des fonctions dâencadrement et de ressentir la satisfaction de les exercer.
Walter Hesbeen, infirmier de formation et docteur en santé publique, est professeur à la Faculté de santé publique de lâUCLouvain (Belgique) et responsable pédagogique du Groupe francophone dâétudes et de formations en éthique de la relation de soin (GEFERS, Paris-Bruxelles).
Il est également rédacteur en chef de la revue Perspective soignante.
 
                                    
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